mercredi 20 novembre 2013

L’enquête sur les flics de Jumet fait pschitt...

Belga
Tout ça pour ça… Pendant plus de deux ans, les enquêtes frappant l’entourage d’Elio Di Rupo ont été gênées par de sourdes accusations. Pour faire bref, «on» a tenté de faire passer pour des ripoux ces flics s’intéressant à Didier Bellens, Edmée De Groeve, Pierre Urbain et d’autres encore. Et voilà que ces graves accusations (on reprochait aux policiers d’avoir profité d’avantages indus) font pschitt: la chambre du conseil du tribunal correctionnel de Charleroi a décidé aujourd’hui d’éteindre les poursuites. Comme on pouvait s’y attendre dès le début de l’«affaire», il y a deux ans…

Issus notamment de l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC), les 34 flics spécialisés bénéficient d’un non-lieu. Ils sont lavés de tout soupçon. Il n’y avait rien dans le dossier. Juste des directives administratives peu claires relatives à la façon dont ces agents de l’Etat sont censés rentrer leurs déclarations de frais.

En attendant, comme Marianne l’avait relevé, ce qui s’apparente à une redoutable opération de déstabilisation a miné les vraies enquêtes, celles qui portent sur l’ancienne patronne de la SNCB, de la Loterie Nationale et de l’aéroport de Charleroi (Edmée De Groeve), sur le CEO démis de Belgacom (Didier Bellens), sur le désormais ex-secrétaire communal de Mons (Pierre Urbain), par exemple. Les terres d’investigation ? Mons, le fief du Premier ministre Elio Di Rupo.

Il y a quelques mois, l’OCDE avait eu vent de la polémique relative au fameux pool d’enquêteurs de Jumet. Avant de crosser sévèrement notre pays (l’OCDE lui reproche de ne pas lutter réellement contre… la corruption), l’Organisation pour la coopération et le développement économiques avait posé quelques questions pointues aux autorités belges. Bien évidemment, les autorités belges ne font aucune publicité de leurs réponses restées secrètes. «Cette procédure [engagée contre les policiers de l’OCRC] a profondément démotivé une équipe entière d’enquêteurs.» Plus grave, avait officieusement répondu la Belgique à l’OCDE, «les préoccupations des enquêteurs se sont ressenties sur le déroulement des enquêtes, même si les policiers affirment avoir tout mis en œuvre pour poursuivre au mieux leur travail».

Aujourd’hui, le non-lieu prononcé par une instance judiciaire belge ouvre davantage de questions qu’elle n’en referme. Aurait-on voulu sciemment déstabiliser ces enquêteurs de pointe? Pourquoi? Parce que, comme ils le subodorent, leurs enquêtes se détournaient de Charleroi pour se focaliser sur Mons? Comment pareilles accusations non-fondées ont-elles pu se développer au sein de l’état-major de la police fédérale et de la haute magistrature hennuyère, où de précieux relais socialistes semblent avoir joué un rôle étrange? A suivre…

Philippe Engels

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